Les ventes de phytos conventionnels marquent une nouvelle baisse en 2024
Selon les données publiées par Phyteis, les ventes de substances conventionnelles ont reculé en volume de 5 % entre 2023 et 2024 et atteignent leur plus bas niveau. Celles des substances utilisables en agriculture biologique ont, quant à elles, augmenté de 23 % sur la même période.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
En 2024, les adhérents de Phyteis, l’organisation professionnelle qui fédère 18 entreprises commercialisant des solutions de protection des cultures à usage agricole, ont vendu 50 054 tonnes de substances actives à la distribution en France, indique l’organisme dans un communiqué le 24 novembre 2025. L’année 2024 marque « une rupture », observe Phyteis. Alors que les ventes de substances conventionnelles et celles utilisables en agriculture biologique suivaient jusqu’alors des « dynamiques similaires », « pour la première fois, leurs trajectoires divergent ».
Les ventes de substances phytosanitaires conventionnelles ont reculé de 5 % entre 2023 et 2024 (33 329 tonnes vendues en 2024 contre 34 329 tonnes en 2023), tandis que celles des substances utilisables en agriculture biologique ont augmenté de 23 % en un an (16 725 tonnes vendues en 2024 contre 13 561 tonnes en 2023). Pour les produits conventionnels, il s’agit d’une « inflexion historique des ventes, dans un contexte climatique complexe (sécheresse, pluies régulières, gel…) », estime l’organisme.
L’objectif de –50 % fixé par Ecophyto se rapproche, selon Phyteis
Entre 2008 et 2024, les ventes totales en volumes de substances phyto ont baissé de 36 %. Dans le détail, les ventes des produits conventionnels ont reculé de 44 % (59 668 tonnes en 2008 contre 33 329 tonnes en 2024) et celles des produits utilisables en agriculture biologique de 12 % (18 910 tonnes en 2008 contre 16 725 tonnes en 2024). Selon Phyteis, les objectifs de 2008 d’Ecophyto sont « proches d’être atteints ».
Pour l’organisation, ces chiffres confirment « la transformation d’un modèle de protection des cultures » et traduisent « la consolidation d’un modèle raisonné et de mieux en mieux ciblé ». Elle associe cette dynamique à la « montée en puissance des solutions combinatoires ». Parmi ces dernières : l’agronomie digitale, les produits conventionnels, le biocontrôle et les biostimulants, et les biotechnologies. Sans oublier les outils d’aide à la décision qui « permettent aux agriculteurs de piloter leurs interventions de manière plus fine et efficace ».
Des leviers réglementaires pour favoriser l’innovation
Phyteis précise que cette approche combinatoire « doit être accompagnée par un environnement réglementaire favorisant l’innovation et la poursuite du développement des technologies et solutions de demain. »
Pour cela, l’organisme cite plusieurs leviers d’action, comme :
- Encourager les synergies entre recherche publique, recherche privée et acteurs de terrain, fluidifier les procédures (reconnaissance mutuelle, renouvellement des substances…) ;
- Instaurer une zone européenne unique d’évaluation pour le biocontrôle, avec reconnaissance mutuelle automatique ;
- Mettre en place une évaluation des risques proportionnée, prédictible et adaptée aux propriétés des produits (notamment ceux issus du biocontrôle) ;
- Adopter une définition européenne du biocontrôle ;
- Réinstaurer la possibilité d’autorisations provisoires de vente pour accélérer la mise sur le marché des innovations.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :